S’ennuierait-il de moi ? Le banc m’a rappelé.
Il a de suite vu mon faciès désolé.
Dans ces cas-là, il sait rester dans le silence.
Il laisse se calmer toutes mes turbulences.
Toutefois j’ai senti sa chaleur dans mon dos,
Et la sérénité est montée crescendo.
J’ai sorti le papier, laissé courir la plume,
Me voici me soignant de ma triste amertume.
Comme un plaisant complot, les voilà qui arrivent.
Le lac tout doucement vient caresser la rive.
Le feuillage me couvre en ombre bienfaisante,
Et tout autour, j’entends tous les oiseaux qui chantent.
Un poisson sort la tête en me dévisageant,
Me fait quelques plongeons, le voici sautillant.
Je me retrouve enfant, devant le clown rieur,
J’en oublie sur le coup tous mes petits malheurs.
Le cygne a, je le crois, raconté une histoire,
Car il est entouré d’un groupe de canards.
Et quand survient la chute, j’en deviens presque hilare,
Car ils rigolent tous, où donc est mon cafard ?
Je quitte le décor, le salue gentiment.
Je reprends le chemin de mes embêtements,
Mais j’ai le coeur léger et l’âme moins en peine.
L’appel du banc n’était qu’un doux chant de sirène.
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A Lhomme oiseau en remerciement.
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