Un air rafraîchissant est venu m’envahir.
Il a évacué tous mes mauvais soupirs.
J’ai dit à l’amour-propre, un peu égratigné,
Ce ne sont pas deux vers qui vont te voir saigner.
J’ai parcouru l’allée sous la bise légère.
Je me suis dirigé vers belle clairière.
Je me suis allongé les yeux pleins de soleil,
Devenant spectateur, tous les sens en éveil.
Quelques gamins au loin s’ébattaient en jouant,
Et comme ils étaient purs ces beaux rires d’enfants.
Le passé oublié voulut prendre sa place,
Et les moments joyeux vinrent à la surface.
Puis le vent s’est levé et j’en ai fait autant.
Je possède chez moi, cela depuis longtemps,
Un bol de prétention pour me gargariser,
Et je veux rire encore à gorge déployée.
Evitant donc un mauvais coup de froid,
J’ai quitté à regret tous ces rires de joie.
Je suis devant ma table, sur la chaise je pose,
A défaut de beaux vers, mon misérable prose.