J’ai donc revu l’éclair du regard embuscade.
J’avance prudemment esquivant les oeillades.
Une partie de moi veut éviter le piège,
Mais l’autre, rajeunie, veut soutenir le siège.
Je ne perds pas de temps en luttes intestines.
Reviennent les idées tout juste libertines.
Je sors les chausse-trappes trop longtemps oubliées,
Ne sachant si ce jeu m’est toujours familier.
Mes armes, je le sais, sont bien moins efficaces.
Je suis même surpris d’avoir autant d’audace.
Peu importe l’issue, je voudrais bien séduire,
Même si j’ai grand peur de me faire éconduire.
Le sourire mutin venant m’encourager,
La confiance revient ignorant le danger.
La voici qui s’écarte un peu pour s’isoler,
Je sens que le vieux coeur commence à s’emballer.
Retrouvant l’assurance, je me suis approché.
J’ai sorti quelques mots à peine endimanchés.
Le rendez-vous est pris, le hasard est malice,
Même la grande boucle est devenue complice.
Le tour de France est là avec ses réjouissances.
Au diable le vélo et que vive la danse !
Ce soir je ne veux pas du bouquet du vainqueur,
Je préfère cueillir la plus belle des fleurs.