Le soleil, à genoux, atteint de cécité,
A cessé de briller devant cette beauté.
Le nuage isolé venu l’envelopper,
D’un vent assez mutin s’est aussi dissipé.
L’arc-en-ciel qui pâlit tant il en est jaloux,
S’enfuit tout aussitôt à petits pas de loup,
Et l’azur assommé a des bleus de partout,
Il en perd l’horizon à en devenir fou.
La lune décrochée ne sonne qu’occupée,
Car la ligne parfaite a la priorité.
Les étoiles groupées sont comme diadème,
Couronne de lumière en forme de je t’aime.
Mais soudain la voici qui se met à penser.
Elle dit deux, trois mots, quelque peu insensés.
Le nuage déçu rappelle ses copains,
"Nous pouvons y aller, elle a déjà un grain !"
Le soleil a compris, du coup, il marche à l’ombre.
L’arc-en-ciel en sourit et sort de sa pénombre.
L’azur se grise un peu tout en soignant ses bleus,
L’horizon se retrouve dans l’asile des cieux.
La lune dépitée a changé de quartier.
Et mangeant son croissant, va chercher sa moitié.
Les étoiles s’éteignent, une à une, en filant.
Tout redevient normal. Bon dieu il était temps !
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