Pourriez-vous donc m’offrir quelques mots d’espérance ?
D’exquis mots me donnant un entracte jouissance,
Car les miens ne sont plus que quelques mots gréés,
Par quelques vieux mots Sade un peu trop délurés.
Où sont les mots passant en danse de Saint-guy,
Qui me laissaient souvent heureux mais alangui ?
Où sont tous ces mots rois qui changeaient mes climats,
Ou bien tous ces mots d’aime qui me liaient à toi ?
D’abord on m’a pris mot, car ils étaient mots d’elle.
Moi de mes mots, lesté, je me pensais au ciel,
On me les a volés, et mes derniers mots ruent,
Dans cette maison close : mon esprit sans issue.
Et depuis les mots râlent et le mien a baissé.
Me restent les mots bile et leur fiel agité.
On m’a pris mes mots tard, on m’a pris mes mots tôt,
La plume est au garage, le papier ne dit mot.
Vous me direz pourtant : "Tu n’es pas en ménage,
Tu ne diras plus mot si ce n’est que de rage.
Tu cherches tes mots, quête et supplie en mendiant,
Oublierais-tu l’instant où ce fameux mot ment ?
Me voici apathique parce que mon mot lasse,
Que je n’ai que mots laids et plus aucun mot race.
Je garde les mots tels et chambrer je pourrai.
Je les peins argentés ? Miracle ! Le mot naît !
*
Déblogue 