Je parie mon ami que comme un lion en cage,
Tu te sens vraiment digne, de faire un long voyage,
Dans un vieux véhicule, dont la carcasse sonne,
Et cette belle histoire, je te la narre bonne.
Allant son tout petit bonhomme de chemin,
On va s’offrir un tour par routes et moulins,
Dans cette belle France, valant ce beau détour,
Car la route on l’avale en notre saint amour.
Tous ceux qui sont esthètes, forcément, en goût l’aime,
Hors les enquiquineurs, pauvres énergumènes,
Que l’on met à l’amende, quand ils l’ouvrent très fort,
Leur balançant des vannes, car ils ont vraiment tort.
Un tel voyage harasse, il faut avoir la foi,
On peut se mettre à sept ou simplement à trois,
Si vous rodez par là, n’y allez pas à jeun,
On est un peu moins lent avec le ventre plein.
En général toujours on a beau vêtement,
Surtout cet ancien couple, Mère Lebac, Père Pignan,
Car on n’enterre pas ces vieux toujours fringants,
Qui d’un saut aisément tous les deux montent au banc.
Et qu’honni soit celui qui est mal dans sa peau.
Ce ne sont que bêtises et j’ai cambré le dos.
Qu’il me limoge donc, la critique j’ignore,
Je serais âne si je disais qu’il a tort.
Belles villes de France, vous êtes vraiment reines,
Avec mon col marin, l’île de France est mienne.
Ma con je suis, je sais, mais cela ne fait rien,
Ce bel effort, lancé en vain est bien là mien !
Qu’imperturbable reste, le lecteur très serein.
Images d’ Epinal ne sont pas ces quatrains.
Débouchons le Bordeaux ou alors le champagne,
Que se rincent les dalles, en trop belle campagne.
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