"Miroir mon beau miroir, je n’ose t’affronter.
Tu étais mon ami, fais preuve de bonté.
J’ai beau te nettoyer, te donner de l’éclat,
Le mien a disparu, j’entends sonner son glas."
La psyché tout à coup fit parler le reflet :
"Ma chère, croyez-moi, écoutez s’il vous plaît ?
Jusqu’à présent c’est moi qui seul réfléchissait,
C’est à vous maintenant, il est temps, je le sais.
L’image ne pouvait demeurer éternelle.
Il vous faut l’accepter et rester naturelle.
Chassez-moi tous ces fards, ce mauvais maquillage,
La beauté évolue lorsque l’on prend de l’âge.
Ne vous réfugiez pas dans celle qui figée,
Sur le papier glacé vient vous dévisager.
Le passé fut joli, le présent l’est aussi,
Si je le montre à ride, est-ce donc un souci ?
Le coeur lui n’est pas sec et ne veut pas vieillir,
Mais c’est inéluctable, il faut en convenir.
Certains plaisirs divins ne sont plus accessibles,
Mais la vie est si belle il faut changer de cible.
Si vous voulez un jour revenir vous mirer,
Il faudrait je le crois vous y bien préparer.
Si la jeunesse en vous sans cesse vous anime,
Je ne suis que psyché mais j’ai un homonyme."
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