Dans le titre il est là, le mot est satisfait.
Nul autre ne l’entoure et cela est parfait.
Il s’est mis à l’écart et domine le reste
Car pour lui être en phrase est chose qu’il déteste.
Il accepte parfois de ne plus être ascète
Et avec son jumeau aime le tête-à-tête.
Il est bien seul à seul, aucun lien ne le bloque
Et dans un monologue alors il soliloque.
Il évite surtout tous ces mots composés
Qui la plupart du temps sont assez mal mariés
Et qui les pauvres fous sont en plus séparés
Par un beau trait d’union il fallait y penser.
S’il voit venir un "e", l’épouvante l’habite.
Il regarde ces mots qui jouent les cénobites
Dans son théâtre à lui lorsqu’il en a envie,
Il s’ébranle à l’envi et il en est ravi.
Suffisent amplement ses belles quatre lettres
Car devant un miroir parfois il sait les mettre.
Alors il s’aperçoit qu’il est un mot qui sert
Que ce soit à l’endroit aussi bien qu’à l’envers.
Il est trop singulier pour aimer le pluriel,
Il n’est pas asocial et c’est là l’essentiel.
Il fut bien dans le temps quelquefois seul à deux
Quand le poète épris se croyait amoureux.
Du haut de son poème il voit filer la vie
Il regarde les vers toujours inassouvis
Il va les rassurant car il devient aïeul
Il les contentera lorsqu’il aura l’un seul.
*
Déblogue 