A peine sur la table on dévore le plat
Autres temps, autres moeurs, cela manque d’éclat.
Où sont tous ces instants pris pour l’amuse-gueule
L’apéro aiguisant les sens des fines gueules ?
A peine rencontrée, on pose la question
Chez toi ou bien chez moi, adieu les émotions !
Où sont tous ces instants où on faisait la cour
La conquête aiguisant l’envie et puis l’amour ?
S’il n’y a plus d’alcool le repas est bien fade,
L’alcootest menaçant de faire des salades.
Il n’y a que la carte et l’addition au bout
Et un instant gâché, autres moeurs, autres goûts.
Nous, on se dénudait et cela simplement
Maintenant on protège, autres moeurs autres temps.
On laissait notre carte, on s’appelait souvent,
Maintenant elle est bleue, la peur évidemment.
Bon sang qu’il était beau le repas aux chandelles
La musique éthérée volant à tire d’elle !
Maintenant on entend la fermeture éclair
La porte qui se ferme et la fille de l’air
Le fleuriste du coin fait un peu la grimace
Et seul Saint Valentin sauve encore la face.
Le romantisme est mort, autres moeurs autres temps,
Je n’en ai plus beaucoup et pourtant je le prends.