Le vent n’a pas daigné m’accorder ses faveurs.
Il est trop occupé réservant sa ferveur
A montrer sa colère au monde des humains
Qui se prépare tant de mauvais lendemains.
En marchant tout à l’heure un à un j’ai trouvé
Quelques mots qui traînaient épars sur le pavé.
Ils avaient trop servi cela était visible
Je les ai ramassés bien qu’à peine lisibles.
J’ai bien cru déchiffrer "essence" et puis "pétrole"
Ils étaient tout rayés et écrits de traviole
J’ai vu aussi "usine" et "essais atomiques"
Ils se sont consumés cela est véridique.
"Amour" et "amitié" je les ai récusés
Ils étaient en rébus au sein d’un coeur brisé.
La "générosité" semblait être parole
Je n’y ai pas touché de peur qu’elle s’envole.
D’autres mots très fringants cherchaient à me séduire.
"Inquiétudes" "tourments" "dangers" et puis bien pire.
J’ai relevé les yeux et j’ai fait demi-tour
Je suis rentré chez moi m’enfermer dans ma tour.