A ma mère Reine
Toi petite maman que je n’ai pu chérir
Pourquoi à vingt quatre ans t’a-t-il fallu mourir ?
Je n’ai pas dû pleurer j’avais trois ans à peine
J’en ai quarante-huit, quarante-cinq de peine.
Tu me souris toujours photo inanimée
Je te souris aussi pour te réanimer.
Tu viens de temps en temps en rêve feu follet
Mais ta voix est absente et ton coeur est muet.
On m’a souvent vanté toutes tes qualités
J’eusse aimé tes défauts si tu étais restée.
Je n’ai jamais connu ton amour maternel
J’espère ton bonheur tout au moins éternel.
La vie que j’ai menée sur la terre sans toi
N’a pas toujours été le reflet de la joie.
Les enfants grandissent, vivent pour leur bonheur
Délaissant les parents bien qu’ils soient dans leur coeur.
Notre vie ici-bas exige l’égoïsme
Et l’affection parfois en subit le séisme
Je fleuris chaque jour ta tombe dans ma tête
En pensant que ton âme est toujours à la fête.
Un beau jour c’est certain je viendrai te rejoindre
L’amour là où tu es ne doit pas être moindre.
Alors je sais que nous pourrons nous rattraper
Nous aurons devant nous toute l’éternité.
1986
Les croyances se sont envolées
Et quinze ans après :
Bonne fête maman.
Vanité du bonheur de quelques mots chantés
A l’oreille irréelle de l’être imaginé
Impalpable douceur de deux mains tant rêvées
Utopique chaleur d’un merveilleux baiser.
J’eusse aimé Ô combien voir fleurir ton sourire
Admirant cette rose impossible à t’offrir
Je ne m’en souviens pas je suis sortie de toi,
Pourtant Reine inconnue tu es restée en moi.
Mais je n’ai plus la foi je ne crois plus en Dieu
Et j’en suis consterné car je n’ai plus l’espoir
Qu’en un monde meilleur, qu’en un monde radieux
Tu puisses près de toi un jour me recevoir.
Les roses sont fanées leurs épines réjouies
Qu’importent leurs griffes armées de désespoir
Et qu’importe la peine et qu’importe l’ennui
Tant que je vis encor tu vis en ma mémoire.
2001