Tous les beaux sentiments déversés à foison
Sur la toile éthérée changent mon horizon
Venant alimenter mes rêves un peu fous
Masquant mes vérités qu’à l’instant je bafoue.
Ainsi je me raccroche aux paroles bouées
Qui me mènent vers l’île où je viens m’échouer
Tous ces beaux sentiments m’attendent bras ouverts
Et je cours m’y blottir oubliant mon désert.
Mais Dieu qu’il y a loin de cette coupe aux lèvres !
Et la réalité sait me rendre sa fièvre
Quand mes deux pieds soudain retrouvent le contact
Avec la terre ferme et ses soucis intacts.
L’ombre alors se déverse en une main géante
Me saisit, m’enveloppe, obscure et malséante
Elle s’incruste en moi, m’éventre et me pénètre
Je la chasse obstiné et j’ouvre la fenêtre.
Je rentre dans ce monde aux vertus rédemptrices
Je retrouve la toile, araignée salvatrice.
Je maquille le temps, lui donne des couleurs
Effaçant derechef mes petites douleurs.
Je lis, je me repais des paroles peinture
Je vais par ci par là au gré de l’aventure
Je croise des malheurs à leur tour dévoilés
Me voilà tout à coup moi-même interpellé.
Je plonge alors la main dans ma bouée paroles
J’en choisis deux ou trois afin qu’elles consolent
La boucle étant bouclée le sourire revient
Et ces échanges-là, bon sang comme j’y tiens !