La plume est allongée sur le lit de la page
Jetant l’encre bien sûr aux abords de la plage
Et les mots eux aussi se couchent alanguis
Le poème éploré de ses rimes languit.
Mais les mots composés sur le sable mouillé,
Recherchent le bien être, assez émoustillés.
La lettre un peu trop pleine essaie de se délier
De ses fonctions usées et ce sans sourcilier.
La capitale est loin de la gêne initiale
Minuscule paraît le résultat final
Si l’absence se sent comment douze en créer ?
Et les vers dans la mer vont alors se noyer.
Ils jettent donc l’écrit au soleil, enchantés,
Car ce que leur peau aime est bien l’oisiveté.
Ils ont tout fait pourtant pour bien garder la ligne
Mais ils sont dans le bain, le travail les indigne.
Le stylo glisse aussi et s’enfuit de la main.
Laissant son capuchon il goûte aux doux embruns
Il avance dans l’onde et me crie aussitôt
"Tu vois je n’ai plus pieds, ton poème est à l’eau !"