Bon sang que je hais ces dimanches trop gris !
Cela ne convient pas à mon esprit aigri
Je reste cantonné entre mes quatre murs
Les idées attristées arrivent à coup sûr !
Je me décide alors et je sors dans la brume
Progressivement le corps s’y accoutume
La ville est désertée il me reste le banc
Il sera étonné de me voir titubant !
J’exagère je sais je retrouve l’allant
Je ne croise personne et je vais de l’avant
Je foule doucement des feuilles le linceul
C’est la première fois que je suis vraiment seul.
Le banc compatissant me regarde passer
Je m’enfonce en forêt je me sens délassé
J’entends quelques oiseaux, le vent dans le feuillage
Qui petit à petit ôte son maquillage.
Revenu vers le banc sur le dossier assis
Je dégourdis mes doigts et j’écris tout ceci
Je vais rentrer chez moi contempler l’agonie
D’un des dimanches gris que j’ai toujours honnis.
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