Quand je raconte mon passé
Celui qui me colle à la peau
Je n’ai pas peur de l’endosser
Et de bien noircir le tableau.
Mais il en est des souvenirs
Quand on les remue un peu trop
Qui font pousser quelques soupirs
Quand on en est le sombre héros
Comme disait cet espagnol
En retirant son grand chapeau.
Du coup voilà que j’en rigole
Et jette le tout au ruisseau.
Cela faisait un bon moment
Que tout dormait en ma mémoire
Il ne m’a pas fallu longtemps
Pour les réveiller en un soir.
Mais toutes ces phrases jetées
Rageusement sur mes déboires
Ont été grandes pelletées
Enterrant un peu plus mon noir.
Ce me fut donc un grand présent
Dégageant la voie du futur
Et je crois bien que maintenant
Mon passé trépasse d’usure.