L’heure où l’hiver se meurt voilà que je divague
L’heure où l’immense aigreur s’échoue et puis s’ensable
L’heure où lit de mer est tout défait de vagues
Le roulis de la mer refait mon lit de sable.
Égrenant un à un le limon de ma vie
J’allie mon souvenir aux sourires enfuis
Unis nous élimons l’envie inassouvie
Des désirs à venir sublimons l’aujourd’hui.
Les ravages bien trop flagrants dès qu’arrive âge
Ne pourront plus jamais enlaidir ce rivage
De la côte baignée de ses reflets brouillage
A cet azur brillant au sein duquel je nage.
Et j’en oublie le bât torturant mes années
Et je prends le bateau à la voile éthérée
Et j’en oublie sitôt tous les succès damnés
Et je plonge au lit de ce beau rêve doré.
Ne me réveille pas et laisse-moi voguer
L’âme de fond en comble en est régénérée
Je redeviens esthète et je suis subjugué
Par la beauté naissant au rythme des marées.