Avec le fil du temps j’ai les nerfs en pelote
L’haleine plus très fraîche et l’allure vieillotte
Les aiguilles sont là je les vois qui tricotent
Bien trop vite à mon goût et qui mal me fagotent.
Car lorsqu’un temps périt il ne fait jamais beau !
Je laisse ces pensées rejoindre leur tombeau
D’autres naissent alors j’aperçois un corps beau
Qui s’offre à mon regard rallumant le flambeau.
Je retrouve jouvence auprès de la fontaine
Je me verrais assez courir la prétentaine
J’en oublie aussitôt l’aspect de mon ramage
Composant un poème au bout de ma plume âge !
Mes rides au pressing mon visage s’éclaire
La femme devant moi est vraiment du tonnerre
Je maudis Benjamin et son paratonnerre
Qui la foudre éloignant re-pelote mes nerfs !
Mes rêves et mes mains rangés en peloton
Voudraient bien je le sais avancer à tâtons
Mais comme elle est venue s’évanouit l’embellie
Alors l’amer calmé s’extirpe de son lit !