Loin de la foule qui s’agite
Et qui se marche sur les pieds
Me voici serein dans mon gîte
Insonorisant le papier
La plume suit assez docile
Elle a compris à demi-mot
Que l’inspiration difficile
Préfère le pianissimo
Cette caravane de Loire
Qui passe tout près de chez moi
Je suis quand même allé la voir
J’en ai éprouvé quelque joie
Tous les mariniers ayant soif
Et j’avoue que cela m’amuse
Pour éviter que trop ils piaffent
On leur a imposé…l’écluse !
J’ai vu ces bateaux de naguère
Qui se laissent encore haler
Ou ressemblent à ces galères
Qui chez moi se sont installées
Mais comme je n’ai plus la rame
Je me fie à ma bonne étoile
Je ne veux plus en faire un drame
Pourvu qu’elles mettent les voiles
Passé présent entremêlés
Airs de biniou, chars décorés,
Les gens ont l’air tous emballés
Belle soirée édulcorée
Mais je me pose la question
La gaîté est-elle factice ?
Pour cacher les indigestions
Vive le feu des artifices !