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Il y a si longtemps que je n’ai dit "Je t’aime"
"Je t’aime" en y croyant même pas en poème
Cela me manque-t-il ? Je ne sais vraiment pas
Ce n’est là simplement qu’un étrange constat
Ces trois mots galvaudés usés jusqu’à la corde
Sont parfois merveilleux c’est vrai, je vous l’accorde
Mais n’y a-t-il pas là un petit t en trop ?
Le "J’aime" suffirait sans doute à notre ego
Coincé entre le s qu’il voudrait imiter
Pour se mettre au pluriel en toute impunité
Et le u qui insiste pour le voir unité
On en arrive un jour, déçu, à l’éviter
Car ce t que l’on cherche est quand même bien rare
Tout aussi beau que veine en marbre de Carrare
Pour moi dorénavant je le prends à l’amante
Je ne dis pas "Je t’aime" il faudrait que je mente
Il y a si longtemps que je n’ai dit "Je t’aime"
"Je t’aime" en y croyant même pas en poème
Si tu es celle-là viens embellir mes strophes
Et offre-moi ce t pour que je l’apostrophe