J’ai pris le diable au corps et je l’ai terrassé
Il m’avait tant promis et des monts et merveilles !
Je lui ai signifié que j’en avais assez
Il lui fallut s’y faire et depuis il sommeille
Tout autant j’ai chassé la ribambelle d’anges
Je les ai vus enfin s’enfuir à tire-d’aile
Quand l’un deux s’aventure il passe c’est étrange
Gentiment en silence et la vie devient belle
J’ai viré le bon dieu mais j’ai gardé les seins
Auréoles sans U devenant aréoles
Je fête sans arrêt aujourd’hui la tousseins
En dansant très joyeux de folles farandoles
Si je n’ai pas radis j’ai trouvé mon éden
J’y goûte sans vergogne aux beaux fruits défendus
Je serpente à tout va dans mes calembredaines
Y trouvant chaque fois un plaisir éperdu
Et si je fus traité parfois de pauvre pomme
J’évite les pépins et j’en suis bien content
Alors je tenterai moi qui ne suis qu’un homme
De me persuader que j’ai toujours la dent !