Je me suis souvent demandé comment on pouvait être pessimiste !
Maintenant je comprends
A soixante et onze ans je n’ai plus aucun but
A soixante et onze ans je ne veux pas de putes
A soixante et onze ans mon avenir est dépassé
A soixante et onze ans mon passé ne peut revenir
Comment pourrais-je croire en la verdeur de mon corps ?
Il n’y a rien qui puisse me sauver
Au contraire ce sont les années qui se sauvent
Je voudrais dévieillir mes idées
Mais il neige sur mes cheveux
Et je n’ai même pas de foyer
où je pourrais me réchauffer
Et puis soudain je me dis qu’il est facile d’être optimiste
Maintenant j’ai compris
A soixante et onze ans qu’importe le but !
A soixante et onze ans pourquoi pas quelques putes
A soixante et onze ans pourquoi ne pas toiser l’avenir
A soixante et onze ans pourquoi ne pas laisser dormir le passé !
Je sers un verre d’heures à mon corps
Un petit rien peut me sauver
Je rattrape les années qui se sauvent
Je dévieillis mes idées
Empruntant celles que je veux
Et je bénis les cieux de n’avoir pas de foyer
Où l’atmosphère glaciale ne pourrait me réchauffer
Et de nouveau je me demande comment on peut être pessimiste !