La plume des vingt ans retrouvée par hasard
Où j’écrivais perdu loin de tous mes repères
L’idéal écorché un sentiment bizarre
Où se troublait la paix où revenait la guerre
"Qu’offrez-vous aux vingt ans abîmant mes printemps ?
Pensez-vous que je sois à ce point insouciant ?
La fleur à mon fusil ne tiendra pas longtemps !
Pensez-vous que je sois à ce point inconscient ?
Rendez-nous donc la vie au lieu de nous la prendre
Vous nous avez compris surtout pris pour des cons
Est-ce donc une école où il nous faut apprendre
Que tuer son prochain est à ce point fécond ? "
Quelques mots griffonnés et leur chape de plomb
Une vie lacérée pendant presque trois ans
La jeunesse au retour envoyée au pilon
Les morts envahissant nos coeurs agonisants
La plume au fil des ans a couvert bien des pages
S’accrochant ça et là aux fragiles repères
L’encre de l’amertume a terni le voyage
La joie de vivre enfouie aux chemins de naguère