Le coeur accepte son sommeil
Il ne bat plus que lentement
Il ne pense pas au réveil
D’un improbable sentiment
En lui est ancrée cette sève
Qu’il a connue adolescent
Têtu il entretient le rêve
D’où le cauchemar est absent
Ressuscitant les illusions
Qui le remplissaient à cet âge
Il cicatrise les lésions
Qui ont lacéré son voyage
Il s’imagine comme alors
Si sûr de lui et conquérant
Et dans sa fausse île au trésor
Le corps sert encore d’amant
Lorsqu’il regarde aux alentours
Il conforte ses certitudes
Et il enferme à double tour
Les songes de sa solitude