Encore une pente une côte
Qui se présente à mon destin
Je m’acharne et je varappe autre
Encordé à mon esprit sain
Et quand au sommet je m’attable
Ma lecture est de bon aloi
Je m’aperçois que sur les tables
Les mots y zézayent parfois !
Je consulte le catalogue
Que je redoute assurément
Il est bien dur ce décalogue
Quand j’étudie commandements
D’abord je n’ai pas d’autres dieux
Puisque pas un seul je ne veux
Je n’imagine pas les cieux
Sans les sculpter je rôde un peu
Oui souvent je crie : Nom de dieu !
Je m’en fous je ne suis pas pieux
Et chez moi sans faire de zèle
Le samedi ça bat de l’aile !
Mon père ma mère ont péri
Mes pleurs d’ailleurs furent sonores
Mais dans mon coeur je les chéris
Les parents toujours ça s’honore
Je ne tue point la vie me tue
Je suis seul et ne trompe plus
Je vole de mes propres ailes
Est-ce un délit si criminel ?
Quand on me passe le relais
Je n’use pas de faux témoin
Et je trouverais bien trop laid
De me mettre à dos mon prochain
J’aime mieux celui de sa femme
Qu’on voit tellement embellie
Convoiter est assez infâme
Mais je suis trop seul dans mon lit
Je redescends de la montagne
Et si naïf est mon écrit
Que personne ne m’accompagne
Si ce n’est mon succinct esprit