Sachant que c’est dimanche elle se sent flouée
« Un dimanche d’automne au bien triste décor
Avec ce froid d’ailleurs tu dois bien te douter
Que ce n’est pas un temps à mettre un mot dehors ! »
Comme j’insiste un peu avant de commencer
Je la sens empressée d’ouvrir la parenthèse
Elle court et noircit très vite le papier
Pour pouvoir la fermer et se sentir à l’aise
Apparaissent des points que je dois effacer
Surtout d’exclamation elle est très en colère
Ses revendications m’empêchent d’avancer
Et je ne peux rimer en ce dimanche austère
Je tente une accolade elle l’envoie valser
Je montre les deux points mais elle les ignore
La muse tout là-bas de rire est convulsée
Me voyant m’échiner à faire tant d’efforts
La plume continue et elle m’apostrophe :
« Tu n’en as pas assez regarde le papier
Nous écrivons déjà la quatrième strophe
Sois gentil je t’en prie remets-moi au plumier ! »
Ne m’en veuillez donc point je ne suis qu’un otage
Peut-être que le ciel viendra me libérer
En attendant contraint je dois ranger mes pages
Sans mettre un point final pour pouvoir espérer