*
La belle avait offert ses pétales de rose
La rosée du matin n’en goûta pas la chose
Dégoûtée goutte à goutte elle garda sa route
Arrosant la roseur de la fleur en déroute
L’art osé qu’elle y mit fit redresser la tige
Toi poète parfois je crois que tu attiges
L’érosion de tes mots prend un air érotique
Dans cette histoire idiote où seul le héros tique !
L’abeille abasourdie en chercha la peau laine
Qu’elle aimait butiner sans en perdre l’haleine
Elle lui permettait d’aller couvrir l’essaim
De la reine blottie dans le beau saint des saints
La belle est bien marrie devant la platebande
Car sans roses en fleur elle a bouilles qui pendent
L’épine ramollie ne fait plus son office
Les pétales perdus est un grand maléfice
Mais comme à toute chose chaque malheur est bon
La graine hier reçue eut bientôt l’air fait con
Pétales de retour le tout redevint gai
Les terreaux eux aussi en furent guillerets
J’aime bien le jardin où sont ni forts ni quais
Ces derniers je les laisse d’ailleurs qu’aux pus laids…
Toi rose permets-moi de jouir de ton bouquet
Il me souvient d’ailleurs qu’avant je te baisais
Ce baiser qui à vie a gratifié mon coeur
Lui redonnant soudain une grande vigueur
Mais quand je vis ta mine je fus convaincu
L’effet se faisant : je n’étais pas qu’invaincu…
*