Octobre qui s’éteint en laissant la lumière
Un soleil éclatant dont il n’est pas peu fier
Bien calé sur mon banc j’en ferme les paupières
Essayant d’oublier la pluie de mes hiers
Les couleurs de l’automne ont recouvert le lac
Pourtant devant mes yeux tout me paraît opaque
Mes pensées effeuillées sont là gisant en vrac
Je suis comme le temps à côté de la plaque !
Les ombres imprégnées dans l’esprit fatigué
Etouffent mes espoirs et viennent me narguer
Réveillant ce passé où j’ai tant divagué
Et que je ne peux plus maintenant endiguer
Je reprends mon chemin en écrasant les feuilles
Dans l’allée qui se meurt je fais enfin mon deuil
En enterrant mes peurs pour que la vie m’accueille
Que je retrouve enfin un peu de mon orgueil
J’interdis aux idées de songer aux hivers
Imposant le soleil dans leur triste univers
En se laissant hâler dévêtues comme vers
Elles se passeront de tous effets divers
Je rentre alors chez moi j’allume la lumière
Tout ce que j’aperçois ne me rend pas très fier
J’appelle le soleil je ferme les paupières
Et j’envoie l’aujourd’hui rejoindre mes hiers !