Aux confins de ton rêve apparaît sa lumière
Mais instantanément tu baisses les paupières
L’éclat en est si fort que ta nuit devient jour
Ne va pas t’y brûler baisse un peu l’abat-jour
Ne laisse pas tes yeux se prendre à ses appas
Maîtrise ton regard et puis tourne les pas
Yeux verts et cheveux bruns le teint rose des fleurs
Veux-tu encore en voir de toutes les couleurs ?
Te souviens-tu ami des toiles du passé
Dont les tons chamarrés t’avaient bouleversé ?
Toi qui aime Renoir Manet les beaux tableaux
Te souviens-tu qu’un jour est venu Picasso ?
L’oeil au milieu du front le pied devenu bras
La beauté abîmée en mélange fatras
Ce pinceau vérité n’a pu que te déplaire
Et tu as un beau jour cessé de t’y complaire
Aux confins de ton rêve ombres de sa lumière
Voudraient bien te cacher les séquelles d’hier
Baisse un peu l’abat-jour va rejoindre ta nuit
Pour éteindre son feu qui sans cesse t’ennuie