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Mes souvenirs d’amour sont tellement lointains
J’en arrive parfois à n’être plus certain
D’en avoir éprouvé les émotions magiques
Serais-je devenu à ce point amnésique ?
Je sais que dans la vie tout n’est que renouveau
Un costume élimé n’a pas l’attrait du beau
Celui qui est tout neuf n’est plus dans mes moyens
Et les soldes ne sont qu’oripeaux de chagrin
Soldes ! Quel vilain mot ! Occasion n’est pas mieux !
Et sur mon étiquette est écrit : "C’est un vieux !"
Encore heureux pour moi je n’ai pas rapiécé
Celui dont on disait : "Monsieur comme il vous sied !"
Cette peau chiffonnée se met au diapason
Les rides sont issues, tissu défloraison,
Alors le jeune en vieux regarde la vitrine
L’habit a des revers, lui suffit sa débine !
Les images d’antan entendant mes giries
Ressuscitent soudain, sveltes ou walkyries,
Je me sens assailli ! Vous avez dit sailli ?
Je souris malgré tout content de ma saillie !
Dois-je donc succomber à l’attrait du crédit ?
Dois-je donc me résoudre à me serrer la vie ?
Et à tempérament dois-je donc y souscrire
Le mien ne prêtant plus que souvent à sourire ?
Le temps tempère amant, ce devient lamentable !
L’amant a-t-il envie de se remettre à table ?
Je me mets à couvert trop mal dans mon assiette
J’ai donc tout oublié : Mais pourquoi tu t’inquiètes ?
Les souvenirs d’amour sont tellement chagrins
Que l’alarme fonctionne et freine mon entrain
Pourtant l’habit pourrait, les femmes sont si belles,
Devenir flambant neuf dès qu’elles étincellent !
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